Historique du Village

Toponymie

On trouve plusieurs dénominations :

  • Ougéium, Xème siècle
  • Ogge, 1148
  • Uge, 1181
  • Houge, début XIII ème siècle

l’étymologie reste obscure.

Démographie

  • 1567 : 120 feux (ménages)
  • 1593 : 99 ménages ; 434 habitants (sans compter le curé ni le seigneur)
  • 1614 : 51 ménages
  • 1654 : 36 ménages
  • 1790 : 785 Habitants
  • 1815 : 793
  • 1841 : 801
  • 1861 : 678
  • 1881 : 572
  • 1906 : 467
  • 1936 : 335
  • 1962 : 250
  • 1968 : 210
  • 1990 : 153
  • 2011 : 142
  • Morts à la guerre de 1914-18 : 24
  • Morts à la guerre de 1939-45 : 2

Ouge dans l’histoire

Non loin du tracé de la route romaine de Port-sur-Saône à Langres, on a trouvé en 1839, un petit trésor de médailles en bronze des IIème et IIIème siècles, à l’effigie de Trajan, Gordien, Philippe, Gallus, Valérien, Gallien et des impératrices Salonina et Severa. Suchaux rapporte qu’elles furent vendues par l’inventeur pour la valeur intrinsèque du métal.

Ouge aurait été une possession de l’abbaye de Luxeuil. L’abbaye de Cherlieu y eut des droits et possessions : un accord entre Girard de Rougemont et le monastère, en 1223, en fait foi (l’Ougeotte y est citée : “Oggetam”). Jusqu’à la Révolution, Ouge faisait partie de la baronnie de Chauvirey, tout en ayant son propre seigneur. Détruit presque complètement en 1636, le village resta désert pendant sept ans.

En mars 1789, les habitants du village désignent Nicolas-Hilaire Thierry, huissier royal, et Georges Aignelot, agriculteur, pour les représenter à l’assemblée du baillage qui élira à son tour ses députés aux Etats Généraux. En 1790, le premier a été chef de la Garde Nationale du village. Sous l’empire, le second en sera maire.

1789 : Baillage de Vesoul. Diocèse de Langres.
1790 : District de Jussey. Canton de Vitrey.

Patrimoine local


Ci-dessus : la Croix Lambert (XIXème siècle)

Saint VINARD
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A l’entrée du village, en venant de la RN19 au sud-ouest, s’élève un très beau calvaire (classé MH) : le fût est constitué d’une statue-colonne sculptée représentant un abbé mitré tenant un livre (Saint Vinard, qui était célébré à Ouge ?) datant du XIIème siècle. On a dit qu’elle provenait du portail de l’abbaye de Cherlieu, mais cela n’est pas prouvé. Le fût est surmonté d’un chapiteau corinthien qui soutient un crucifix daté de 1763.

Et quelques autres : de haut en bas, du XVIIIème siècle, du XVIIème et les deux autres du XIXème…

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Historique du château

Le château dans l’Histoire

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Manoir féodal dont l’architecture se rattache plus au Moyen-Age qu’à la Renaissance, le château d’Ouge a été construit en 1553 par Jean de Thon, probablement à l’emplacement d’une maison seigneuriale plus ancienne. Jean de Thon appartenait à une famille de très vieille chevalerie originaire du Barrois (Vosges actuelles). C’était un petit seigneur, qui régnait sur une vingtaine de feux (ménages), soit le sixième seulement des habitants du village, les autres relevant des seigneurs qui se partageaient la baronnie de Chauvirey. Ceux-ci exerçaient la haute justice (crimes punis de mort), tandis que Jean de Thon ne rendait que la moyenne justice (délits punis du carcan) et la basse justice (contraventions sanctionnées par une amende). Un siècle plus tard, son arrière-petit-fils Pierre régnait sur 46 ménages, qui lui devaient chacun sept jours de corvée par an. Tous, sauf un, étaient de mainmorte, c’est-à-dire ne pouvaient léguer leurs biens qu’aux personnes vivant sous leur toit, sans quoi ceux-ci revenaient au seigneur. Pierre étant prêtre (il exerçait à Osselle, près de Besançon), ce fut l’arrière-petit-neveu de sa mère, Charles de Champagne, qui hérita du château et de la seigneurie à sa mort (avant 1685). Ce dernier les vendit en 1697. Le nouveau propriétaire, Jean-Etienne de Montessus, qui habitait jusque-là le château de Vitrey, vint s’installer au château d’Ouge avec sa famille en 1699, puis, à partir de 1705, le loua à François-Salomon Régent, fils d’un notaire de Chauvirey-le-Châtel, qui avait acheté quelques années plus tôt une petite portion de la baronnie de Chauvirey.  François-Salomon Régent y mourut en 1723 et fut enterré dans l’église. Un an plus tard, sa fille Catherine-Françoise s’y maria avec un officier de dragons, François-Vincent Faivre, ancêtre de la famille du Bouvot (et de la famille Desandre). A partir de 1729, c’est l’amodiateur (c’est-à-dire l’intendant) de Jean-Etienne de Montessus, Jean Massin, qui s’installa au château. Jusqu’à la Révolution, les propriétaires nobles n’y firent plus que de courts passages. Après la mort, en 1793, du comte Antoine-François de Montessus (petit-fils de Jean-Etienne), le château fut laissé à l’abandon.

En 1833, les héritiers de la comtesse de Montessus vendirent toutes les propriétés qu’elle tenait de son mari à Charles-Auguste Leroy de Lisa (maire de Vesoul de 1830 à 1833). Ce dernier, très endetté, les revendit à son tour morceau par morceau. Le château d’Ouge fut ainsi acquis en 1838 avec 2,3 ha de terres par un couple d’agriculteurs d’Ouge, Jean-Baptiste Sol et Jeanne-Marie Aignelot, fille de Georges Aignelot, maire d’Ouge sous le Premier Empire. Les Sol entreprirent la restauration du château (agrandissement des fenêtres existantes et ouverture de nouvelles fenêtres ; charpente), mais, eux-mêmes très endettés (auprès de Jean-Etienne-Louis Roussel, fondateur du Syndicat de Gressoux), durent s’en séparer. Le château fut acquis en 1849 par Thérèse-Angélique Paulmard, née au village en 1806, et son deuxième mari, Pierre-Nicolas Dupuis, négociant en velours à Paris. Il est resté dans cette famille pendant cinq générations, jusqu’en 1980.

Deux femmes atypiques ont marqué l’histoire du château : au XVIIème siècle, ce fut Marguerite de Thon (1645-1700), nièce du seigneur-curé, qui, rompant avec son milieu, épousa successivement deux agriculteurs du village ;  au XIXème siècle, ce fut Thérèse-Angélique Paulmard (1806-1857), dont on a parlé plus haut. “Montée” à Paris après la naissance d’un enfant de père inconnu, elle revint trente ans plus tard terminer sa vie dans son village natal.

Le château a survécu à tous les épisodes dramatiques que le village a connus : le passage, en 1595, du terrible “sire de Tremblecourt” (Louis de Beauvau), soudard lorrain au service de Henri IV ; le pillage et l’incendie du village en 1636 ; l’invasion des troupes coalisées en 1814, puis en 1815. En 1870, le château, comme d’autres maisons du village, a été occupé par des Prussiens, puis, en 1940-41, par des officiers allemands.

Aujourd’hui, le château et les jardins n’accueillent plus que de paisibles visiteurs. Le premier est inscrit depuis 1989 au titre des monuments historiques. Les seconds sont labellisés “remarquables”.

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Curiosités et monuments

Eglise St REMY
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L’église date dans ses parties les plus anciennes du XIIIème siècle. Elle a été incendiée comme la plupart des maisons du village en 1636, mais le choeur, une travée de la nef et trois chapelles ont échappé aux flammes. L’escalier du clocher date du XVIème siècle. La nef et la chapelle de l’Immaculée Conception ont été inaugurées en 1750, plusieurs années après la fin des travaux. Toutefois, les voûtes de pierre de trois travées de la nef, trop lourdes, ont dû être remplacées par des voûtes en bois en 1841.
Portail extérieur en anse de panier et pilastres doriques supportant un fronton triangulaire. Nef unique de quatre travées voûtées en berceau à doubleaux sur pilastres doriques. Au milieu de la nef est suspendue une très belle poutre de gloire du XVIIIème siècle en fer forgé. Deux chapelles latérales, le long de la nef, conservent des boiseries du XVIIIème siècle ; retable à pilastres cannelés; statue de la Vierge Immaculée de la même époque. Chapelle sous clocher voutée d’ogives sur culots du XIIIème ou du XIVème siècle. Deux cloches. Retable à deux colonnes corinthiennes entourant une toile du Rosaire, XVIIIème, récemment restaurée. Statue du Christ, art populaire XVIIème siècle. Dans la chapelle de droite, voûtée sur culots, probablement du XIIIème siècle, toile de Notre Dame du Rosaire par le peintre langrois J. Ziegler, 1848. Choeur à une travée et chevet plat aveugle. Table de communion en fer forgé du XVIIIème siècle. Boiseries élégantes de la même époque, redorées récemment à l’or fin. Autel-tombeau et retable en bois sculpté, continuant les boiseries ; au centre, belle et grande toile de Claude-Louis-Alexandre Chazerand, peintre bisontin (1757-1795), représentant la Résurrection. De chaque côté, statues de la Vierge et de St Rémi. L’ensemble est vouté d’ogives sur colonnes à chapiteaux sculptés datant du XIIIème siècle.
On lira avec intérêt la plaque de fondation de la confrérie du Rosaire par Jean Pernet et Françoise Villemot datant de 1698. Citons aussi une pierre de fondation de Philippe Maulpin, qui décéda le 16 novembre 1621, “lequel a fondé annuellement et perpétuellement six pintes de vin pour les communions de Pâques.” Initialement, cette pierre se trouvait au-dessus de la porte de la sacristie, déplacée depuis. La fondation de 1698 inclut celle de Philippe Maulpin, mais précise que les six pintes de vin sont destinées à laver les autels…

Pour visiter l’église, adresser un courriel à la mairie.

Le château
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Derrière l’église se trouve le château, maison seigneuriale construite en 1553 et remaniée dans les années 1840. Très joli parc labellisé remarquable et ouvert au public ( voir conditions ci-dessous).

jardin-botanique
Le parc (environ 5 ha) qui entoure le château est ouvert, à l’est, sur la campagne, les pâtures et les arrières plans du paysage forestier caractéristique de la région.
fontaineCe parc botanique, conçu dans le style des parcs romantiques du XVIIIème siècle, a été aménagé pour l’essentiel à partir de 1980, sur des surfaces alors occupées par des pâtures. De nombreuses essences y ont été plantées (environ 500 arbres dits « de haut jet », répartis en plus de 160 espèces). De vastes perspectives ont été préservées en direction des points clefs du paysage. Un petit jardin Renaissance a été créé en 1997 dans la cour d’honneur et un petit jardin à la française avec fontaine et bassin en 2010 côté sud.

pontUn jardin asiatique a été aménagé autour d’un plan d’eau. Un jardinier à plein temps assure l’entretien de la propriété.

Le parc du château est ouvert à la visite lors des rendez-vous aux jardins, des journées du Patrimoine, et sur rendez-vous les week-ends d’avril à septembre et tous les jours aux mois de juillet et août, de 10 h à 13 h et de 14 h 00 à 19 h 00.  Prendre rendez-vous, SVP.
frameryd@yahoo.fr ou 06-28-62-02-60
tarif : 3 euros – gratuit pour les moins de 12 ans

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Diaporama

Galerie photo

Quelques photos des habitants d’Ouge prises à l’occasion de la visite d’un ancien prisonnier allemand en visite amicale au début des années 50.